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Les origines de l’Ostéopathie


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Historique :

Andrew Taylor Still indique dans son autobiographie (A.T. Still: Autobiographie, éditions Sully, 1999) : « ma science ou découverte naquit au Kansas à l’issue de multiples essais (…) tout au long de la guerre de sécession et jusqu’au 2 juin 1874 ». Still travaillait en tant que chirurgien durant cette guerre quand il rencontra le Major Abbot qui lui fit part de sa vision de la médecine : il décrivait un futur sans médicament et évoquait des concepts qui se préoccuperaient de « la force guérissante de la nature ». Plus tard Still disait du Major Abbot : « c’est lui qui m’a poussé vers le concept ostéopathique » (Booth 1905).


Still s’est engagé très tôt chez les «Fédérés ». Il combattit et apprit la médecine générale et la chirurgie. Une loi votée dans les années 1830, permettait à chacun d’exercer une profession s’il en avait les compétences et ce, même s’il n’avait suivi aucune formation organisée ou reçu de diplôme. Dans la discipline médicale, quiconque avait appris sur le tas à prodiguer des soins et en faisait sa profession pouvait se prévaloir du titre de médecin. C’est ainsi que Still acquit le titre de médecin. Néanmoins, il remit très rapidement en cause la médecine de l’époque, qui s’apparentait plus à la médecine de Molière qu’à un véritable art de soigner.


Pour bien comprendre d’où vient l’ostéopathie, il est nécessaire de comprendre le parcours d'A.T. Still. Pragmatique par nécessité, comme tous les pionniers qui devaient trouver sur place les moyens de survivre, Still apprit beaucoup en observant le monde qui l’entourait. Au cours du XIXème siècle, la littérature médicale insistait sur l’importance de la moëlle épinière dans les états pathologiques. Depuis Galien, elle était considérée comme un « chef d’orchestre » passif du système nerveux central. Les lois de Bell et Magendie ont été publiées en 1820, le mécanisme réflexe de Marshall Hunt en 1830. L’allemand Benedict Schilling publiait en 1840 un ouvrage sur le système nerveux autonome et sur les mécanismes réflexes des nerfs sensoriels, travaux confirmés plus tard par Claude Bernard et Edward Brown-Sequard. Il ne fait aucun doute que Still connaissait ces idées, car elles concordaient bien avec les théories ostéopathiques de son temps. Il dit en ce qui concerne la maladie : « leur cause est une incapacité partielle ou complète des nerfs à véhiculer correctement les humeurs de la vie ». On suppose aussi que le « Manuel des irritations des nerfs spinaux » de J. Evans Riadore (1843) a servi de source d’inspiration aux premiers ostéopathes.


Hormis ces quelques ouvrages sur lesquels les premiers ostéopathes ont certainement dû s’appuyer car faisant figure de renouveau médical, l’ostéopathie est à son origine une médecine élaborée dans le scepticisme à l’égard de la médecine du XIXème siècle, à partir des leçons de la nature, et sur fond de principes religieux.


Les années 1870 seront des années de vaches maigres. Les Etats-Unis ont vécu une épidémie de méningite en 1864 qui n’a pas épargné la famille de Still. Il a fait l’expérience terrible de perdre trois de ces enfants lors de cette épidémie. C'est dans ce contexte qu'il élabore les fondements de l'ostéopathie. Ses études approfondies en anatomie, ses expériences antérieures en tant que médecin et l’observation de la nature, lui ont fait adopter l’idée que l’état d’un corps humain devait d’abord être évalué par une palpation prudente, puis la fonction normale restaurée par une manipulation précautionneuse.


La nouvelle orientation thérapeutique de Still déclenche l’hostilité de ses confrères et également du clergé. Mais ses résultats thérapeutiques finiront par être reconnus du public au point qu’il doive former des ostéopathes pour le seconder. S’il s’adresse dans un premier temps à ses enfants, il décide en 1892, de créer sa propre école dans sa ville: l’American School of Osteopathy, à Kirksville (Missouri).


L’ostéopathie continue de se développer aux Etats-Unis au point que dans le premier quart du XXème siècle, sa pratique est autorisée dans tous les Etats. Durant la seconde guerre mondiale, beaucoup de médecins américains sont appelés sous les drapeaux. Les ostéopathes n’ayant pas été autorisés à s’engager dans les forces armées de santé, ils restent au pays et pallient l’absence des médecins. La pénurie de ces derniers après la guerre et les bons états de service des ostéopathes incitent certains Etats à accorder aux ostéopathes l’équivalence du titre de médecin. À partir de 1973, tous les ostéopathes américains seront médecins. Ils auront des études et des prérogatives identiques. Il y avait environ 82 146 ostéopathes aux Etats-Unis en 2013 (source).


L’ostéopathie n’est pas restée localisée au continent nord américain. Par l’intermédiaire d’un des tous premiers élèves de Still, John-Martin Littlejohn, elle fait son apparition en Europe un peu avant la première guerre mondiale. Celui-ci crée la première école européenne à Londres en 1917: la British School of Osteopathy. Le Royaume-Uni légalise l’ostéopathie en 1990 comme profession de santé spécifique. L’ostéopathie essaima à travers le monde, plus particulièrement dans les pays anglophones.


Sources de l'article: ici.

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